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Frédéric Prigent
5 octobre 2017

L’âgisme

L’âgisme désigne les stéréotypes et la discrimination à l’encontre d’individus ou de groupes de personnes, basés sur leur âge. L’âgisme peut prendre plusieurs formes, y compris les préjugés, les pratiques discriminatoires ou les politiques et les pratiques institutionnelles qui perpétuent ces stéréotypes. Les attitudes négatives de l’âgisme sont largement partagées dans toutes les sociétés et ne se limitent pas à un groupe social ou ethnique. Les recherches indiquent que l’âgisme pourrait constituer une forme de discrimination encore plus universelle que le sexisme ou le racisme. Cela a des conséquences graves autant pour les personnes âgées que la société en général. Ces attitudes peuvent constituer un obstacle majeur à l’élaboration de politiques adéquates, car elles restreignent drastiquement le champ d’action politique. Elles peuvent également avoir un impact important sur la qualité des soins médicaux et des interventions sociales dont les personnes âgées bénéficient. Ces stéréotypes négatifs sont si répandus que même ceux qui extériorisent les meilleures intentions, peuvent avoir des difficultés à éviter de se livrer à des actions et à des expressions négatives. En outre, les attitudes négatives en matière d’âgisme sont souvent considérées comme étant humoristiques et fondées, dans une certaine mesure, sur des faits ; ainsi, on suppose souvent à tort que l’humour permet de contrecarrer les effets néfastes sur la personne âgée. Pourtant, il est prouvé que l’âgisme provoque une baisse du sentiment d’auto-efficacité, une diminution de la productivité, et un stress cardiovasculaire. Et ces stéréotypes peuvent devenir une prédiction qui se réalise, renforçant ainsi l’inaction et les défaillances qui résultent du fait de leur intériorisation. Ces attitudes négatives sont également largement présentes au sein même des structures sanitaires et sociales, où les personnes âgées sont au fait de leur vulnérabilité. Une partie de ces préjugés découle d’un déclin observable sur le plan biologique. Ce soi-disant point de départ objectif concernant le stéréotype sur la vieillesse peut être faussé par la connaissance de troubles tels que la démence, qui peuvent être faussement interprétés comme reflétant le vieillissement normal. En outre, parce que l’âgisme est supposé être basé sur ces faits physiologiques et psychologiques présumés, on prend très peu en compte, voire pas du tout, les adaptations moins évidentes réalisées par les personnes âgées afin de minimiser les effets de la diminution de capacités liés à l’âge, les aspects positifs du vieillissement comme le développement personnel auquel on peut parvenir pendant cette période de la vie, ou les contributions faites par les personnes âgées. Cet âgisme enraciné socialement peut s’auto-entretenir en attribuant aux personnes âgées les stéréotypes de l’isolement social, du déclin physique et cognitif, du manque d’activité physique et du fardeau économique.

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